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Ce que Copycat ne fait pas

  On pourrait reprocher à COPYCAT que, du fait de l'emploi de mécanismes tels que les codelets et le Slipnet, il a été conçu avec « trop de sagesse ». Or, COPYCAT n'utilise pas de représentations imposées, mais développe des représentations flexibles à partir de mécanismes perceptuels imposés. Alors que l'utilisation de représentations fixées n'est pas plausible du point de vue cognitif (selon [Chalmers et al. 1991]), il est clair que les êtres humains disposent à tout moment d'un répertoire déterminé de mécanismes destinés au processus perceptuel. On pourrait à juste titre s'interroger sur l'origine de ces mécanismes et des mécanismes correspondant de COPYCAT, mais il s'agirait là d'une question concernant l'apprentissage. COPYCAT ne se veut pas un modèle de l'apprentissage : par exemple, ses performances ne s'améliorent pas d'une exécution à l'autre. Ce serait une étape tout-à-fait intéressante que d'incorporer des processus d'apprentissage dans COPYCAT, mais pour l'instant, le programme doit être pris comme un modèle des processus perceptuels au niveau d'un agent individuel à un moment donné.

Il y a d'autres aspects de la cognition humaine qui ne sont pas intégrés dans COPYCAT. Par exemple, on ne trouve rien, dans COPYCAT, qui corresponde à la perception de bas niveau confuse qui a lieu dans nos systèmes de vision et d'audition. On pourrait tout-à-fait soutenir que, de même que la perception de haut niveau exerce une forte influence sur le traitement cognitif ultérieur et est en interaction avec celui-ci, la perception de bas niveau est également en interaction avec la perception de haut niveau. À terme, un modèle complet de la perception de haut niveau devra prendre en compte la perception de bas niveau, mais pour l'instant la complexité de cette tâche oblige à étudier les caractéristiques-clés des processus de perception de haut niveau séparément de leurs fondements de bas niveau.

Le programme Tabletop [French et Hofstadter1991] descend un peu plus vers la perception de bas niveau, en ceci qu'il doit faire des analogies entre des structures visuelles dans un monde bidimensionnel, même si ce monde reste encore hautement idéalisé. Les entrées des processus perceptuels sont un peu plus complexes que dans le cas de COPYCAT, de sorte que ces processus peuvent à juste titre être désignés comme constituant un modèle de « vision intermédiaire » (ayant un rapport plus étroit avec la modalité de la vision que les mécanismes de haut niveau de COPYCAT, mais se situant encore à un niveau plus abstrait que celui de la confusion des détails de bas niveau), bien que les représentations développées soient moins sophistiquées que celles de COPYCAT.


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François Parmentier
6/19/1998